Dans notre retraite nichée au cœur des montagnes verdoyantes des forêts tropicales du Costa Rica, nous sommes entourés d’une symphonie de chants d’oiseaux. Aujourd’hui, nous braquons nos jumelles sur un fascinant petit visiteur, un voyageur venu de loin : la fauvette du Tennessee.
Cette petite fauvette gracieuse, malgré son nom, ne honore le Costa Rica que pendant sa migration hivernale. Ainsi nommée par l’ornithologue Alexander Wilson sur la base d’une rencontre erronée au Tennessee, le véritable habitat de reproduction de la fauvette du Tennessee se situe dans les forêts boréales du Canada.
Un bijou de vert et de gris
La fauvette du Tennessee est un régal visuel. Les mâles reproducteurs sont une étude de contrastes froids. Leur dos est d’un vert citron vif, compensé par une tête gris ardoise et une bande blanche brillante qui s’arque gracieusement au-dessus de leur œil. Leur parties inférieures sont d’un blanc net, parfois teinté d’une subtile nuance de jaune.
Les femelles et les fauvettes du Tennessee immatures n’ont pas le contraste audacieux des mâles reproducteurs. Elles ont tendance à être plus olive-jaune dans l’ensemble, avec un soupçon de tête grise qui transparaît. Mais une caractéristique reste constante dans tous les plumages : les sous-caudales blanches. C’est une caractéristique d’identification clé, aidant à les différencier des espèces de fauvettes similaires.
Un maître du déguisement
Bien que de petite taille (dépassant à peine 13 cm de longueur), la fauvette du Tennessee est une maître du déguisement. Sa silhouette s’élance et son bec fin et pointu lui permettent de naviguer facilement dans le feuillage dense de la canopée forestière. Ici, elle sautille de branche en branche, glanant des insectes, sa principale source de nourriture.
Pendant la saison de reproduction au Canada, elle se régale d’un type spécifique de chenille – la tordeuse du bourgeon de l’épinette. Mais ici au Costa Rica, son régime alimentaire devient plus diversifié, englobant une plus grande variété d’insectes. Fait intéressant, pendant son séjour hivernal, on sait également qu’elle adopte des habitudes alimentaires peu orthodoxes.
La voleuse de nectar pas si douce
Les fauvettes du Tennessee ont un penchant pour le nectar, un doux cadeau offert par de nombreuses plantes à fleurs. Cependant, contrairement aux colibris et aux papillons, qui agissent comme des pollinisateurs tout en sirotant du nectar, la fauvette du Tennessee emploie une stratégie plutôt rusée.
Elles percent la base de la fleur avec leur bec pointu, contournant le mécanisme de pollinisation prévu par la fleur et volant la douce récompense sans contribuer à la reproduction de la plante. Cette technique leur a valu le surnom de « voleuse de nectar » parmi les ornithologues.
Une symphonie passagère
La fauvette du Tennessee honore le Costa Rica pendant quelques précieux mois d’hiver, sa présence ajoutant une autre couche de mélodie à la tapisserie vibrante de la vie aviaire ici dans notre retraite de montagne. Bien que son séjour soit temporaire, son charme et ses adaptations uniques laissent une impression durable.
Alors, la prochaine fois que vous serez ici, tendez l’oreille au chant aigu en trois parties de la fauvette du Tennessee. Avec un peu de patience et un œil attentif, vous pourriez apercevoir cette petite merveille d’émeraude virevoltant à travers les arbres, un témoignage des merveilles de la migration et de la beauté du monde naturel.
Pour plus d’informations, veuillez consulter notre guide complet sur les oiseaux du Costa Rica.






