Ici à l’Hôtel Rivel, la bande sonore de la nature est en constante évolution. Des cris rauques des toucans aux sifflements mélodiques des troglodytes, notre havre costaricien abrite une symphonie d’oiseaux. Aujourd’hui, nous prêtons l’oreille à un chanteur plus discret, le bien nommé Coulicou à bec jaune (Coccyzus americanus).
Un maître du camouflage
S’il n’est pas l’oiseau aux couleurs les plus vives, le Coulicou à bec jaune est une merveille de beauté cryptique. Imaginez un oiseau mince de la taille d’un rouge-gorge (26 à 30 cm) avec de riches plumes brunes et chaudes recouvrant son dos. Son dessous est une toile d’un blanc immaculé, qu’il dissimule habilement en voûtant ses épaules lorsqu’il est perché. Un masque noir saisissant orne son visage, compensé par un anneau jaune vif autour des yeux – un signal lumineux qui donne son nom à l’oiseau. Le long bec jaune légèrement recourbé ajoute une touche d’élégance.
Repérer un Coulicou à bec jaune peut être un défi. Ce sont des oiseaux du feuillage dense, préférant les confins feuillus des bois feuillus et des zones riveraines. Ce sont des maîtres du camouflage, restant souvent immobiles pendant de longues périodes, se fondant parfaitement avec la lumière tamisée filtrant à travers les feuilles.
Le chant du Corbeau de pluie
Mais ce n’est pas parce qu’ils sont timides qu’ils sont silencieux. Le Coulicou à bec jaune est un chanteur, gagnant des surnoms comme « Corbeau de pluie » et « Corbeau de tempête » dans le sud des États-Unis en raison de ses cris qui précèdent souvent les averses. Leur chant est un roucoulement lent et roulant, décrit comme rauque et guttural, tout à fait distinctif au milieu du chœur de la forêt tropicale.
Un connaisseur des chenilles
Les ornithologues qui parviennent à apercevoir un Coulicou à bec jaune le verront probablement perché haut dans les arbres. Ces oiseaux sont des insectivores experts, avec un penchant particulier pour les grosses chenilles poilues – un repas que la plupart des autres oiseaux évitent. Leur technique de recherche lente et méthodique leur permet de fouiller minutieusement les branches à la recherche de ces friandises épineuses.
Un parasite nichant avec une particularité
Les habitudes de reproduction du Coulicou à bec jaune sont fascinantes. Contrairement à leur infâme cousin européen, ils ne pondent pas leurs œufs dans les nids d’autres oiseaux. Au lieu de cela, ils construisent le leur, une plate-forme fragile de brindilles cachée au plus profond des arbres. Cependant, ce sont des pondeuses asynchrones, ce qui signifie qu’elles pondent leurs œufs un par un, sur une période pouvant aller jusqu’à cinq jours ! Cela crée une situation intéressante où le poussin le plus âgé pourrait être prêt à s’envoler au moment où le plus jeune éclot. En période de pénurie alimentaire, le mâle peut retirer le plus jeune poussin du nid, mais contrairement à certains parents adoptifs cousins du coucou, il ne le nourrit pas aux frères et sœurs aînés.
Un oiseau chanteur en déclin
Malheureusement, les populations de Coulicous à bec jaune ont régulièrement diminué, en particulier dans les parties occidentales de l’Amérique du Nord. La perte d’habitat due à la déforestation est une menace majeure. Ici à l’Hôtel Rivel, niché dans les montagnes luxuriantes du Costa Rica, nous avons la chance d’avoir ces chanteurs secrets comme faisant partie de notre avifaune dynamique.
Ainsi, lors de votre prochaine promenade dans la nature à travers nos forêts tropicales immaculées, tendez l’oreille au roucou lent et guttural. Avec un peu de patience, vous pourrez peut-être apercevoir le Coulicou à bec jaune, un maître du camouflage et un acteur essentiel du réseau alimentaire complexe de la forêt tropicale.
Pour plus d’informations, veuillez consulter notre guide complet sur les oiseaux du Costa Rica.
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